mardi 24 juin 2014

ILY A 120 ANS : UN ASSASSINAT CÉLÈBRE



Sadi Carnot

En ce vendredi 29 juin 1894, la «Une» du Canada-Français ne s’attarde pas aux festivités de la Saint-Jean.

Non!  Ce qui retient l’attention et même soulève l’indignation la plus soutenue, c’est l’assassinat dont vient d’être victime le président français Sadi Carnot.


Le président Carnot a en effet été poignardé à Lyon, justement le 24 juin, alors qu’il quittait un banquet organisé à l'occasion de l'exposition universelle, internationale et coloniale.  Il en mourra le lendemain.


Son assassin, l'anarchiste italien Sante Geronimo Caserio, sera guillotiné le 16 août suivant.

Mais dans le Canada Français, ce qui prime c’est l’émotion ressentie dans notre région.

Le président Carnot était avantageusement connu au Québec et il avait encore rehaussé sa renommée en accueillant avec grande bienveillance le premier ministre Honoré Mercier lors d’un voyage de celui-ci en France, en 1891.

Très au fait et admiratif des initiatives prises par Monsieur Mercier pour illustrer et dynamiser le peuple canadien-français, il lui avait remis les insignes de la Légion d’honneur.

Mais à la douleur causée par cette perte s’ajoute toute la répulsion éprouvée à l’époque pour les anarchistes.

Cela nous vaut des mots très durs que nous n’avons plus l’occasion de lire de nos jours.


P.S.  Le 24 juin est aussi le jour anniversaire de Sylviane Soulaine-Couture, secrétaire-adjointe de notre Conseil d’administration.  En ce jour de Fête Nationale, son cœur palpite doublement. D'autant plus qu'avec son équipe, elle vient de remporter le PRIX FLEUR BLEUE 2013 pour la commémoration de l'anniversaire de naissance de LOUIS CYR, né à Saint-Cyprien il y a 150 ans. En votre nom à tous, nous lui offrons nos meilleurs vœux ainsi que nos félicitations.

mardi 17 juin 2014

LES VITRAUX DU MIRACULÉ



14 minutes...


Il y a 100 ans, le 29 mai 1914, coulait, dans le Saint-Laurent au large de Pointe-au-Père, l’immense paquebot Empress of Ireland[1], 14 minutes seulement après être entré en collision avec le charbonnier norvégien Stokstad.



Sur les 1 477 personnes à bord de l’Empress, à peine 465 ont survécu.



Parmi celles-ci figurait le célèbre avocat et homme d’affaires Louis-Aldéï Gosselin (1869-1934), qui avait pris une cabine de première classe et qui prévoyait se rendre à Londres et à Paris y vendre explosifs et munitions en prévision de la guerre qui menaçait.



Heureusement pour lui, il souffrait d’insomnie et était éveillé lors de la collision.


Il a pu rapidement sortir sur le pont, remarquer un radeau qui dérivait à proximité du navire, s’en emparer avec d’autres passagers et s’employer finalement à repêcher les personnes se débattant dans les eaux glaciales du fleuve.



Le drame n’était pas terminé, cependant, car les officiers et l’équipage du Stokstad ne voulaient en rien porter secours à quiconque.



Ce n’est qu’après de longues discussions, ponctuées de menaces, que les Norvégiens ont consenti à s’occuper des sinistrés.



Me Gosselin a longtemps et durement dénoncé ce qu’il qualifiait de «geste répugnant et  inhumain».



Revenant vite à ses entreprises, Me Gosselin a tenu à poser un geste d’éclat en guise de remerciement pour avoir
survécu : il fit un don généreux à l’église de Saint-Alexandre, sa paroisse natale, pour payer la plupart des vitraux.



Il donna en plus une reproduction d’un tableau italien représentant Saint-Alexandre-soldat.



La 1ère Guerre mondiale s’étant déclarée peu de temps après, le drame de l’Empress fut rapidement
oublié, mais pas la générosité de Me Gosselin.



Toutefois, la rumeur voulut  que c'était au naufrage du Titanic qu'il avait survécu…



Ce n’est que récemment que la vérité a pu être rétablie, vérité bientôt doublée d’un nouveau geste de générosité.



Madame Rolande Dubreuil-Gosselin, bru de Me Gosselin, a légué à la fabrique de Saint-Alexandre, une somme considérable, mais non divulguée, pour l’entretien de l’église et de ses vitraux.
Me Gosselin repose d’ailleurs dans cette église.

  














[1] L’Empress of Ireland était un navire aux dimensions considérables : 174 mètres de long, 20 mètres de large et 22 mètres de haut.  Le Titanic était néanmoins plus conséquent : 269 mètres de long, 28 mètres de large et 53 mètres de haut.

mardi 10 juin 2014

IL Y A 60 ANS, L’INQUIÉTUDE ÉCONOMIQUE.



 
La ligne blanche demandée...
Le 13 juin 1954, les 13 chambres de commerce de la région RICHELIEU-LAC CHAMPLAIN tiennent leur congrès annuel à Napierville.

C’est une première, car la chambre de commerce de Napierville venait à peine de se constituer.

Malgré cette prime jeunesse, la réunion est menée rondement.

Après un discours d’accueil du maire Henri Grégoire, ravi de recevoir les congressistes dans son petit village, les membres discutent de la question de l’heure : la canalisation du Richelieu.

Les hommes d’affaires se doutent en effet que ces grands travaux modifieront radicalement l’orientation économique de la région.

Ils décident donc de réclamer, comme le faisait déjà la chambre de commerce de Saint-Jean, une enquête économique approfondie sur la Vallée du Richelieu.

Comme un complément à cette requête, les congressistes entendent ensuite la conférence du célèbre économiste François-Albert Anger qui s’est déplacé spécialement pour les inciter à s’intéresser de plus en plus à la grande industrie.

Puis, plus terre à terre, ils demandent au ministère de la Voirie de tracer des lignes blanches au milieu des routes pour faciliter la circulation…