mardi 8 avril 2014

ALBERT LOZEAU (1878-1924)




Saint-Jean n’a pas attendu Rina Lasnier pour goûter profondément la poésie de chez nous.


Le Canada-français en a administré une preuve éloquente – le 3 avril 1924 – en publiant un éloge éclatant à l’occasion du décès du célèbre poète Albert Lozeau, décès survenu le 24 mars précédent.  


Comme l’on sait, Albert Lozeau a été cloué à son lit de malade dès l’enfance, atteint qu’il était par le mal de Pott, c’est-à-dire une forme de tuberculose se jetant sur sa colonne vertébrale plutôt que sur ses poumons.

La poésie lui offre une voie d’évasion fort appréciable.

Comme il le note dans la préface de son premier recueil – L’Âme solitaire : 

« Je suis resté neuf ans les pieds à la même hauteur que la tête : ça m'a enseigné l'humilité. J'ai rimé pour tuer le temps, qui me tuait par revanche ».
Paru en 1907, ce recueil a connu un accueil sans précédent et a été réédité dès l’année suivante.

Un poète célèbre nous était né, dont la notoriété dépassait largement les petits cercles d’initiés montréalais.

L’éloge funèbre publié à Saint-Jean l’a été par quelqu’un de ses intimes, mais qui n’a pas signé.


Que le Canada -Français ait inséré cette célébration dans ses pages indique assez cependant que la poésie avait déjà droit de cité dans notre région.