mardi 22 septembre 2015

PARFOIS LA DÉMOCRATIE TRIOMPHE...




Nous sommes en 1820.

Des familles se sont installées au lieu-dit Côteau des Hêtres, dans la paroisse de Saint-Luc, pour y faire leur vie.

Ce côteau se trouve  à l'est du Chemin-de-Saint-Jean.  C'est la partie la moins fertile de la paroisse.

La plupart des colons vient de Laprairie et de Sainte-Marguerite-de-Blairfindie (L’Acadie).

Leur nombre ayant crû et l’église paroissiale se trouvant fort loin, et encore plus loin si l’on tient compte de l’état des chemins, des paroissiens ont demandé à l’évêque la construction d’une église chez eux.

À cette époque, au Bas-Canada, il n’y a qu’un seul diocèse, et c’est celui qui a son siège à Québec et qui est dirigé par Mgr Joseph-Octave Plessis.

Mgr Plessis a une vaste culture humaniste et c’est aussi un bibliophile passionné.

Toutefois, il admire beaucoup les récits militaires et, dans son diocèse, il compte que ses ordres seront obéis sans discussion : son clergé doit marcher droit.

Aussi, quand le curé de Saint-Luc, François Demers, lui écrit pour lui faire part de la demande populaire, il répond assez sèchement NON, le 2 novembre 1820.

Il explique brièvement que deux raisons principales s’y opposent.


Premièrement,  le Baron de Longueuil  - David Alexander Grant, ce coureur de dot qui a réussi à épouser la dernière descendante de l’illustre famille Lemoyne (ceci n’est évidemment pas mentionné dans la lettre du prélat) - veut que l’église soit construite à Saint-Jean, qu’il s’entête à appeler Dorchester;

Deuxièmement, lui-même souhaite que l’église soit construite en bordure du Richelieu et à deux ou trois kilomètres en amont de la ville.

Il termine sa missive en chargeant le curé Demers d’expliquer lui-même tout cela à ses ouailles…

Or, les paroissiens n’ayant jamais baissé les bras, ils ont fini par obtenir leur église – l’actuelle – sise précisément au Côteau des Hêtres…


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