mardi 21 juillet 2015

L'ILLUSTRE PEHR KALM CHEZ NOUS



Au XVIIIe siècle, la botanique devient subitement une discipline savante fort en vue et, à ce chapitre, la Suède est en avance, surtout grâce au grand savant Carl Von Linné.


Celui-ci a entrepris de recenser toute la flore d’Europe et il s’intéresse particulièrement aux plantes économiquement utiles.

Il mettra d’ailleurs au point la nomenclature en deux noms latins encore en usage de nos jours, tant pour la flore que pour la faune.

Mais dans les années 1740, il s’avise qu’il ne connaît rien de la flore – surtout la flore « utile» - d’Amérique du Nord.


Pehr Kalm
Il convainc donc l’un de ses étudiants – Pehr Kalm (1716-1779) – d’accepter une mission d’exploration – un peu dans ce qui deviendra plus tard les États-Unis, mais surtout en Nouvelle-France – dont le climat froid semblable à celui de la Scandinavie est susceptible de faire naître des plantes plus facilement acclimatables en Suède.

Le grand départ est fixé en 1749 et Kalm, qui connaît les exigences incessantes, mais aussi la ladrerie, de Linné, le prévient : « j’ajusterai mon dévouement à votre générosité… »

Puis, à peine arrivé dans la colonie britannique – il se dépêche vers la Nouvelle-France qu’il atteint par le Fort Saint-Frédéric, devenu Crown Point, N.Y.

Empruntant la nouvelle navette qui vient tout juste d’entrer en service, il traverse le lac Champlain et arrive au Fort Saint-Jean le 19 juillet.
Disposition du 2e Fort Saint-Jean

Il y passera à peine quelques jours, tout juste le temps de remarquer les «mille roches» qui compliquent la circulation navale à cet endroit de même que le caractère essentiellement marécageux des rives.

Il aura aussi amplement le temps de constater que les lieux sont ardemment défendus par des armées d’insectes affamés, ce qui le pousse à surnommer l’endroit Fort Moustique.

Puis il part vers Montréal en empruntant le nouveau chemin militaire qui vient d’être tracé entre Saint-Jean et Laprairie pour faciliter l’approvisionnement des diverses garnisons.

Le récit de ce voyage trace un portrait inégalé de la Nouvelle-France au XVIIIe siècle et sert encore de nos jours aux divers spécialistes de cette période.

Le coup de chapeau porté au deuxième Fort Saint-Jean – qui venait tout juste d’être construit – mérite donc le présent rappel.