mardi 11 août 2015

QUERELLE D'ENCRE


Le 9 août 1895, le Canada Français, une feuille ultra-libérale d’à peine 2 ans[1] d’âge, pique une véritable colère contre son rival conservateur, le Franco-canadien, établi déjà dans la région depuis plus de trente ans[2].

Et que reproche-t-il à son adversaire?

Tout simplement d’avoir osé mettre en doute la justesse des politiques de « l’homme le plus respecté et le plus admiré du Dominion, notre chef l’honorable Wilfrid Laurier».

Aucune épithète n’est assez blessante, aucune injure suffisamment outrageante pour qualifier ce journal qui ose afficher ses allégeances conservatrices et qui donc fait preuve d’une «servilité de chien couchant».

On peut supposer que les prises de positions du Franco-canadien trouvaient un écho dans l’électorat pour susciter une telle algarade.

En tout cas, tous les moyens ont été pris pour faire taire cette voix gênante et, à peine 2 mois plus tard, soit le 25 octobre 1895, le Canada-Français achetait le Franco-Canadien, dont il n’est plus resté, désormais, que le nom dans le cartouche du journal.



Il n’en sera retiré qu’en 1964…



[1] Il a été fondé, le 6 juillet 1893, par Félix-Gabriel Marchand, futur Premier ministre libéral du Québec.
[2] Il était né le 1er juin 1860.