mardi 24 novembre 2015

LE CHEMIN ÉDOUARD VII




Avec l’apparition des automobiles  au début du 20e siècle, la nécessité d’un réseau routier québécois en bon état s’affirme de jour en jour.
Cela devient si évident pour une liaison transfrontalière entre Montréal et New York que le gouvernement de Lomer Gouin se résout finalement, en 1912, à commander la construction du Chemin Édouard VII, du nom d’un souverain anglais qui n’a jamais visité la région et qui est plus connu pour son amour des tripots que pour son sens du bien public.

Partant du pont Victoria, à Montréal, la route doit aboutir au village de Rouse’s Point, dans le New York, après avoir notamment traversé Saint-Philippe, Saint-Jacques-le-Mineur, Saint-Cyprien, Lacolle et Notre-Dame-du-Mont-Carmel (annexé à Lacolle, depuis).
Les travaux sont menés bon train et la route est livrée à l’automne 1913, sauf pour une section de près de 2 kilomètres et demi qui relevait du gouvernement fédéral et que celui-ci a toujours refusé de financer.
Partie de la section de route que le gouvernement fédéral a refusé de financer.

Le tout sera complété en 1920 aux frais des contribuables québécois…
Cette route, considérée comme la plus belle du réseau, fut tout de suite adoptée par tout un chacun et connut dès le départ une circulation très intense.

Voitures particulières et camions de livraison s’y croisaient évidemment en abondance, mais d’autres usagers l’employaient aussi.

Les cultivateurs de Saint-Cyprien, notamment, se levaient de bon matin, attelaient le cheval à leur charrette et se rendaient au marché central vendre lait, œufs et autres produits de leur récolte.
Bref, cette voie rendait de notables services… mais pas tout le temps.
Le «Bulletin bi-mensuel du département de la voirie » précise en effet : «  Ouverte à la circulation pendant pratiquement neuf mois de l’année… »
Le chasse-neige n’était pas encore disponible.