mardi 19 avril 2016

PREMIÈRE PORCELAINE




Bien que jouissant de la qualité de fleuron de l’histoire de Saint-Jean, l’industrie de la poterie y a connu un cheminement économique des plus mouvementés.

Prenons l’exemple de la St Johns Stone Chinaware Company.

Fondée au début des années 1870 par George Whitefield Farrar, il s’agissait de la première usine nord-américaine de porcelaine.

Jusque là, les Farrar s’étaient contentés de cuire des objets utilitaires en grès et voilà qu’ils voulaient explorer de nouveaux marchés.

Le capital manquait toutefois et rien ne serait arrivé si le financier johannais Edward C. Macdonald n’y avait pas investi 50 000$, une somme fort imposante pour l’époque.

Grâce à cette mise de fonds, Macdonald déplace rapidement Farrar et devient président de la compagnie en 1873.

Patatras!  Deux ans plus tard elle déclare faillite.

Peu disposé à se laisser abattre, Macdonald achète alors carrément la compagnie en payant le tout comptant, puis il la relance sans plus attendre, ouvrant une période ensoleillée d’une vingtaine d’années.

Au sommet de son activité, l’entreprise employait 400 ouvriers.

En janvier 1889, Macdonald décédait, mais sa compagnie était reprise par ses héritiers, héritiers qui ne semblent pas avoir eu le même sens des affaires.

En 1896, la décision est prise de vendre puisque qu’une entreprise potière française se montre intéressée.


La chose est si sérieuse que même le Canada français du 17 avril 1896 fait état du départ vers la France de l’héritier Alexander Macdonald, accompagné de son avocat E. Z. Paradis.
Émilien Zéphirin Paradis

La transaction se conclut pour une somme non divulguée, mais la situation est si grave qu’à peine deux ans plus tard la compagnie, incapable de rembourser ses créanciers, déclare faillite.

Une belle entreprise et une belle ambition viennent de périr.


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