mardi 28 juin 2016

COUP DE CHAPEAU À DES JUMELLES

Louis XIV


En cette année 2016, deux organismes de première grandeur fêtent leur 350e anniversaire, signe d’une belle longévité et d’un indiscutable à-propos.


Saint-Jean et l’Académie des sciences de Paris sont en effet nées presque en même temps, en cette année 1666 et tous deux sont des initiatives du grand Louis XIV.


1666 voit en effet paraître, sur la rive gauche du Richelieu en amont des rapides de Chambly, un des nombreux forts que Louis XIV fait construire par le régiment de Carignan-Salières qu’il a envoyé en Nouvelle-France, l’année précédente, pour y enrayer les incessantes attaques et les raids meurtriers menés par les Iroquois. C’est le Fort Saint-Jean.
Vue imaginée du premier Fort Saint-Jean


Le lac Champlain et le Richelieu sont en effet la voie traditionnelle d’invasion des bandes indigènes ennemies et la décision a été prise d’y construire tout un chapelet d’installations défensives pour rétablir la paix dans la région.

Le Fort Saint-Jean est l’une de ces installations, mais ce sera aussi le noyau de l’expansion démographique de la région et le berceau de ce qui est devenu notre métropole régionale – Saint-Jean.


Mais Louis XIV, tout amateur de guerre qu’il soit, se préoccupe également du rayonnement de son règne dans d’autres domaines, et notamment dans le domaine des sciences.


C’est pourquoi il donne ordre à son ministre
Jean-Baptiste Colbert (1619-1683)
Tableau de Claude Lefebvre (1666).
Colbert de réunir, le 22 décembre 1666, dans la bibliothèque royale, un quinzaine de savants pour leur confier le mandat « d’avancer et favoriser la science pour l’utilité publique et la gloire de son règne ».  L’Académie naît ce jour-là.


La quinzaine de savants a grandi pour dépasser les 250 membres de nos jours, mais ceux-ci - issus de toutes les disciplines, même les plus récentes - continuent d’être élus parmi les meilleurs scientifiques de leur temps. 


Elle est devenue un organisme-conseil incontournable capable d’éclairer d’un jour scientifique tous les décideurs assez avisés pour lui demander des opinions intelligentes.

En l’honneur de ces jumelles, nous levons notre chapeau bien haut.




mardi 14 juin 2016

FÉROCE DESTRUCTION




Quartier ravagé par les flammes.

Nous sommes au matin du 18 juin 1876, un dimanche…

Des flammes sont nées dans la scierie Bousquet et prennent rapidement de l’ampleur.

Appelés en urgence, les pompiers se précipitent sur les lieux mais se trouvent rapidement débordés.

C’est que leur unique pompe à eau, une antique pompe manuelle, est défectueuse et a été démontée pour fins de réparation.

Pour comble de malheur, un fort vent du sud se lève et répand rapidement le brasier aux immeubles voisins. 

En désespoir de cause, les autorités appellent en renfort les pompiers de Montréal et de Saint-Albans, au Vermont, mais le geste s’avère à peu près inutile.
Ce qu'il reste du quartier après la conflagration générale.


Au total, c’est un quartier du centre-ville au complet qui se trouve réduit à cendres et désolation, quartier qui s’étend de la voie ferrée au sud jusqu’à la rue Saint-Charles au nord, et du Richelieu à l’est jusqu'à la rue Champlain à l’ouest.  

Heureusement, si on peut s’exprimer ainsi, cette catastrophe majeure n’entraîne la mort que de deux personnes.

En revanche, elle éveille le Conseil municipal, lequel, dès la semaine suivante, décide de doter la ville d'une caserne de pompiers.



De plus, il commande à la Compagnie Silsby, de Seneca Falls, dans le New York, une pompe à vapeur mieux adaptée aux besoins modernes.


Celle-ci appartient encore à la ville de Saint-Jean et a été classée « bien historique » par Québec en 2009.



mardi 7 juin 2016

UNE VISITE TRÈS REMARQUÉE


Académie d'Iberville

En ce 14 juin 1896, l'enthousiasme est grand au collège d'Iberville.

Louis-Gustave d’Odet d’Orsonnens
Le lieutenant-colonel D'Odet d'Orsonnens et tout son état-major en grand uniforme sont venus inspecter le corps des cadets militaires de l'établissement.

Rien n'est banal dans cet événement.

Le collège d'Iberville, qu'on appelait aussi l'Académie d'Iberville, est la première école prise en charge par la communauté des Frères Maristes en Amérique du nord.

Dès leur arrivée au Québec en 1885, les premiers frères ont reçu la charge du petit collège diocésain établi à Iberville et tenu, jusque là, par l'abbé Nadeau, directeur, et deux autres prêtres.

À peine 9 ans plus tard, leur corps de cadets attire assez l'attention pour déplacer la haute hiérarchie militaire de la région.

De son côté, le lieutenant-colonel Louis-Gustave d’Odet d’Orsonnens (1842-1905) est  un personnage célèbre.

En 1866, devenu lieutenant, il avait assuré le commandement de la défense frontalière contre les attaques féniennes à Saint-Jean, Lacolle et Hemmingford.

Les Féniens étaient des Irlandais installés aux États-Unis et qui avaient décidé d'envahir le Canada, colonie britannique, afin de l'échanger contre la liberté de leur patrie.

Leur tentative échoua et Orsonnens en avait acquis un supplément de réputation.

En 1867, il avait pris une autre initiative aux conséquences internationales : il avait suscité la naissance des régiments de zouaves
pontificaux, des régiments constitués de volontaires décidés à aider le pape à conserver ses États alors que les troupes de Garibaldi avaient entrepris d'unifier l'Italie divisée, jusque là, en une multitude de territoires distincts.

En 1883, finalement, il avait fondé l'école d'infanterie de Saint-Jean afin de rehausser la formation des troupes.

Après de nombreuses vicissitudes, cette école fut remplacée, en 1952, par le collège militaire voué à la formation des officiers francophones.

En 1995, le collège était fermé pour ne rouvrir qu'en 2008…

Tous les avatars du collège ne pouvaient évidemment pas être connus en 1896, mais d'Orsonnens avait acquis alors assez de renommée pour que sa visite soit amplement remarquée.