mardi 1 novembre 2016

CHUTE ET RELÈVEMENT...




Le 3 novembre 1775, après un siège de 45 jours, la garnison britannique du fort Saint-Jean se rend à d’autres anglo-saxons.

Ceux-ci sont les insurgés étatsuniens qui ont
entrepris leur guerre de libération et qui, dirigés par le commandant Richard Montgomery, veulent l’étendre jusque chez nous.


C’est avec un brin d’amusement que les Québécois voient ces affrontements entre forces étrangères.


Ils vont même jusqu’à porter secours aux envahisseurs du sud en leur vendant – contre espèces sonnantes et trébuchantes – nourritures et fournitures diverses.


Il faut dire que les Étatsuniens ont eu la main heureuse en mettant la main sur le Fort de Chambly, le 18 octobre précédent, y puisant d’importantes quantités d’armes, de munitions et de subsistances diverses.


La chute du Fort Saint-Jean ouvrait la voie vers Montréal, mais la neutralité et le sens des affaires des Québécois ne faiblit pas pour autant.


D’une part, le célèbre « Général Hiver» s’en vient, avec ses capacités presque illimitées de venir à bout de presque n’importe quelle armée.


D’autre part, pourquoi choisir entre deux armées, aussi étrangères l’une que l’autre ?  Il sera toujours temps d’aviser le temps venu.


En fait, ce moment ne viendra que l’année suivante.


Voyant Montréal peu défendue, son
gouverneur britannique Guy Carleton se sauve en courant vers Québec.


Cette pauvre ville sera bombardée durant quatre mois, mais les assaillants sembleront plus souffrir que les assiégés.


Même les Québécois cessent de les aider puisque les Étatsuniens, à court de monnaie, ne veulent plus payer qu'avec des reconnaissances de dettes…


Prudents, les bons paysans ne se laissent pas avoir et, constatant que l’équilibre des forces semble désormais pencher en faveur des forces d’occupation britannique, ils ont tourné leur neutralité bien avisée de ce côté.


Finalement, le «Général hiver», allié aux Anglais et leurs mercenaires, eut raison des envahisseurs et, dès le mois de juin 1776, le Fort Saint-Jean était évacué par les présomptueux guerriers de Washington.


Il faudra encore que ceux-ci tentent deux nouvelles invasions et ratent deux fois - en 1812 et 1814 - pour comprendre qu'ils ne peuvent rien espérer de ce côté.

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