mardi 27 décembre 2016

BONNE ET HEUREUSE ANNÉE

À tous ceux qui s'intéressent au récit de notre aventure commune, 
la Société d'histoire du Haut-Richelieu 
offre ses meilleurs voeux de santé, bonheur et prospérité.



mardi 13 décembre 2016

PERTE DUREMENT RESSENTIE



Docteur Alexis Bouthillier 1870-1940


En ce 2 décembre 1940, le député libéral de Saint-Jean-Napierville Alexis Bouthillier a tout pour se réjouir.
 
Il vient de rencontrer à Montréal le puissant ministre Télesphore-Damien Bouchard au sujet du déneigement du chemin Édouard VII qui relie la métropole au village de Lacolle et à la frontière étatsunienne.

Il revient chez lui en voiture avec le sentiment d’avoir été sérieusement écouté par le ministre.

Au volant, à côté de lui, se trouve le maire Wilfrid Girard, de Lacolle justement, l’un des maires ayant fait partie de la délégation.
 
Maison que le docteur Bouthillier habitait à Saint-Jean avant de déménager à Saint-Blaise.


Le docteur Bouthillier est fort connu dans son comté, ayant été maire de Saint-Jean de 1919 à 1923, puis député sans interruption depuis 1919.
De plus, on le surnomme volontiers le « docteur des pauvres », car il n’exige jamais d’honoraire lorsqu’il visite les nécessiteux.
Malgré cette bonne réputation, il ne peut s’empêcher d’aborder dans la voiture tous les dossiers urgents et encore en suspens.
Arrivés à Saint-Jean, ils s’engagent dans la rue Champlain sans se rendre compte qu’un train de marchandises du Canadien Pacifique arrive à toute vitesse.
La voiture est très brutalement emboutie du côté droit.

Le maire Girard s’en tire avec quelques égratignures, mais le docteur reçoit le choc de plein fouet et en a à la fois le bassin fracturé et la cage thoracique enfoncée.
Transporté d’urgence à l’hôpital, il y décédera deux jours plus tard.
Cette disparition, survenue en plein mandat, défrayera évidemment la chronique et les manchettes de nombreux journaux.
Quant à la voiture, complètement encastrée dans le chasse-pierre de la locomotive, elle basculera sur une des piles du pont ferroviaire lorsque les ouvriers entreprendront  de la dégager.


Elle finira par tomber carrément dans la rivière.

mardi 6 décembre 2016

INHUMAINS LOYALISTES




En ce dur mois de décembre 1837, les brutes loyalistes se sont mis dans la tête qu’ils pourraient capturer le chef Patriote Robert
Nelson chez Lucien Gagnon, dont la prospère ferme s’étend à la Pointe à la Mule, de Saint-Valentin.

Gagnon n’y est pas, mais son épouse Sophie
Régnier, de Napierville, ses enfants et la mère de Sophie, une dame de 75 ans, s’y trouvent.

Décidés à obtenir des renseignements et ne reculant devant aucune torture, les forcenés blessent un des fils à coups de baïonnette et en rouent un autre de coups violents.

Même Madame Régnier mère n’échappe pas à ce déchaînement et un de ces barbares lui brise l’épaule d’un coup de crosse.

Malgré toutes ces atrocités, les loyalistes n’obtiennent rien.

Alors, selon leur habitude bien établie, ils chassent la famille dehors sans même lui permettre de prendre des vêtements chauds, pillent tout ce qui peut s’emporter facilement et mettent le feu à la maison.


Malgré tout, la petite famille réussit de peine et de misère, en passant à travers les champs enneigés, à rejoindre Gagnon, qui se trouve tout juste de l’autre côté de la frontière où il prépare l’affrontement qui se terminera à Odelltown.

On peut parier, sans risque de se tromper, que le récit de son épouse a solidement raffermi sa détermination.