mardi 13 décembre 2016

PERTE DUREMENT RESSENTIE



Docteur Alexis Bouthillier 1870-1940


En ce 2 décembre 1940, le député libéral de Saint-Jean-Napierville Alexis Bouthillier a tout pour se réjouir.
 
Il vient de rencontrer à Montréal le puissant ministre Télesphore-Damien Bouchard au sujet du déneigement du chemin Édouard VII qui relie la métropole au village de Lacolle et à la frontière étatsunienne.

Il revient chez lui en voiture avec le sentiment d’avoir été sérieusement écouté par le ministre.

Au volant, à côté de lui, se trouve le maire Wilfrid Girard, de Lacolle justement, l’un des maires ayant fait partie de la délégation.
 
Maison que le docteur Bouthillier habitait à Saint-Jean avant de déménager à Saint-Blaise.


Le docteur Bouthillier est fort connu dans son comté, ayant été maire de Saint-Jean de 1919 à 1923, puis député sans interruption depuis 1919.
De plus, on le surnomme volontiers le « docteur des pauvres », car il n’exige jamais d’honoraire lorsqu’il visite les nécessiteux.
Malgré cette bonne réputation, il ne peut s’empêcher d’aborder dans la voiture tous les dossiers urgents et encore en suspens.
Arrivés à Saint-Jean, ils s’engagent dans la rue Champlain sans se rendre compte qu’un train de marchandises du Canadien Pacifique arrive à toute vitesse.
La voiture est très brutalement emboutie du côté droit.

Le maire Girard s’en tire avec quelques égratignures, mais le docteur reçoit le choc de plein fouet et en a à la fois le bassin fracturé et la cage thoracique enfoncée.
Transporté d’urgence à l’hôpital, il y décédera deux jours plus tard.
Cette disparition, survenue en plein mandat, défrayera évidemment la chronique et les manchettes de nombreux journaux.
Quant à la voiture, complètement encastrée dans le chasse-pierre de la locomotive, elle basculera sur une des piles du pont ferroviaire lorsque les ouvriers entreprendront  de la dégager.


Elle finira par tomber carrément dans la rivière.

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