En ce magnifique mois de septembre 1896, la grande foire
agricole de Saint-Jean a attiré comme d’habitude un énorme chaland.
Tout ce que la région qui s’étend du comté de Rouville à celui
de Beauharnois compte d’agriculteurs et de curieux s’est rassemblé durant quatre
jours dans la grande ville pour prendre le pouls de l’agriculture moderne.
Les expositions de chevaux et de bovins, sans oublier les
moutons, les porcs et les poules, ont
particulièrement
retenu l’attention des éleveurs, toujours à l’affût des races
les plus productives ou les plus en demande.
Tous les autres produits de la ferme ont également pu piquer
la curiosité.
On a toutefois noté une baisse dans la quantité,
heureusement compensée par une hausse sensible de la qualité.
Par ailleurs, aucune bonne foire ne se limite à la
production strictement agricole et les fermières étaient à nouveau nombreuses,
cette année, pour exposer le fruit de leur talent et de leur patience : tout un chacun pouvait régaler ses yeux en admirant
les magnifiques courtepointes, les habiles tricots et les délicates broderies.
En complément de programme, on avait même prévu des
trapézistes, une troupe de danseurs indigènes et une dompteuse de lions ;
de quoi fouetter l’intérêt des plus blasés.
Tout le monde y aura trouvé son compte.