mardi 4 octobre 2016

QUAND L’HISTOIRE SERT À BAPTISER




Rivière l'Acadie, en hiver.

Notre territoire est traversé par une assez longue rivière qui serpente paresseusement dans les terres avant de se jeter dans le Richelieu à la hauteur de Carignan.


Morelle d'Amérique
Au temps de la Nouvelle-France, les habitants l’avaient nommée rivière aux Morelles, du nom d’une petite plante envahissante, la morelle d’Amérique (Solanum sarachoides).


Après l’invasion britannique, les forces d’occupation ont pris l’habitude de prononcer morelle Montreal, et la rivière devint la Montreal river.


En français, elle devint aussi la rivière de Montréal, ou, eu égard à ses dimensions réduites, la petite rivière de Montréal.


Par ailleurs, considérant le grand nombre de réfugiés acadiens venus s’installer chez nous pour échapper aux massacres sans pitié perpétrés chez eux par les mêmes envahisseurs britanniques, l’habitude s’était prise, localement, de nommer le cours d’eau rivière de l’Acadie.


En 1965, l’ancêtre de notre société, la Société historique de la Vallée du Richelieu estime que cette confusion toponymique a assez duré.


Elle demande à la Commission de Géographie de Québec, ancêtre de la Commission de toponymie actuelle, d’officialiser le nom rivière de l’Acadie et elle obtient immédiatement gain de cause.


Elle en profite aussi pour demander – avec succès encore – de rectifier le nom d’une autre rivière, la rivière Bernier, qui portait à l’époque le nom de rivière Montgomery, du nom du général étatsunien Richard Montgomery qui avait suivi son cours, en 1775, pour attaquer le Fort Saint-Jean et infliger à sa garnison britannique un siège de 45 jours.


La rivière Montgomery est donc devenue officiellement la rivière Bernier, honorant ainsi le lieutenant  et aide de camp du Baron de Dieskau, Joseph-Pierre Bernier, qui a apporté son aide aux Acadiens exilés pour qu'ils puissent s'établir dans la région.