mardi 4 avril 2017

GRANDE ÉMOTION


Carte tirée de la revue militaire canadienne - Printemps 2001


La grande île d’Anticosti, sise à l’entrée du golfe Saint-Laurent, aura décidément connu une histoire mouvementée.

Concédée au célèbre Louis Jolliet en 1680, elle aura entraîné au cours des années la ruine de nombreux pêcheurs, chasseurs ou bûcherons et autres entrepreneurs.

Henri Menier
En 1896, l’illustre chocolatier français Henri Menier l’achète afin de la transformer en site international et huppé de chasse et de pêche.
Célèbre affiche du chocolatier

Après sa mort, les héritiers Menier la vendent, en 1926, à la  papetière Wayagamack, laquelle éprouve elle-même des difficultés et met à son tour l’île en vente en 1937.

En 1937, l’Allemagne se prépare manifestement à une nouvelle guerre.

Or, un groupe de soi-disant investisseurs forestiers hollandais – servant en fait de prête-noms au gouvernement allemand – présente une offre d’achat de toute l’île.

Le premier ministre Maurice Duplessis saisit tout de suite l’enjeu stratégique de cette transaction qui donnerait aux troupes hitlériennes une base avancée directement dans la porte d’entrée du continent nord-américain.

Il fera tout pour bloquer le marché et finalement l’offre d’achat arrivera à terme, en 1939,  sans avoir été retenue.

La classe politique poussa un soupir de soulagement, mais toute cette histoire passa presque totalement sous les radars de l’opinion publique.

Le Canada français du 2 avril 1942 se chargera de susciter une émotion à retardement.



Dans une chronique signée « L’illettré », le rédacteur se demande :  « Quelles bases navales et aériennes ne pouvaient s’établir à Anticosti, à l’entrée du fleuve Saint-Laurent, entre la côte nord et la péninsule de Gaspé? »

De quoi s’offrir un petit frisson rétrospectif et supplémentaire en pleine guerre mondiale…

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