mardi 25 juillet 2017

LA POMPE SILSBY AU SECOURS...



Dans la nuit du 30 au 31 juillet 1911, les pompiers de Saint-Jean sont appelés de toute urgence à Farnham où un violent incendie menace d’éradiquer la ville au complet.

Pompe Silsby
Arrivés peu après minuit, les sapeurs johannais installent leur fameuse pompe Silsby dans la rue Principale et braquent pas moins de 5 lances sur les flammes.

Deux heures plus tard, des pompiers de Montréal, convoyés par un train spécial du Canadien Pacifique, accourent sur les lieux et contribuent à maîtriser les flammes, tout comme leurs confrères de Sherbrooke arrivés un peu plus tard.

Malgré tout leur acharnement cependant, l’incendie qui finit de se consumer aura causé d’immenses dégâts.


Un triste inventaire dressé immédiatement après le drame fait état de dommages évalués à plus de 500 000 dollars[1].

Au total, 17 magasins, 3 restaurants, un hôtel, une pharmacie, le poste de pompiers lui-même ainsi que l’Hôtel de ville  et quantité de résidences particulières ne sont plus que des souvenirs.

Pire encore :  à peine un tiers de cette dégradation est couverte par les compagnies d’assurance…

Il va sans dire que les  soldats du feu de Saint-Jean ont en mémoire la vaste conflagration qui a dévasté un quartier entier de leur ville au mois de juin  1876[2] et cela a sans doute contribué à leur dévouement.



[1] Près de 11 millions de dollars 2016...
[2] http://histoirehautrichelieu.blogspot.ca/2016/06/feroce-destruction.html

mardi 18 juillet 2017

INDÉCISION, INDÉCISION...




Le 13 juillet 1901, le cadavre d’une jeune fille est découvert flottant dans le canal devant l’Île Sainte-Thérèse.


On constate rapidement qu’il s’agit de Theresa Macdonald, une servante à l’emploi de Me P.A. Chassé de la rue Saint-Charles, à Saint-Jean.


Là-dessus, les médias, ceux de Saint-Jean et ceux de Montréal, s’enflamment.


Pour certains, il s’agit d’un suicide alors que pour d’autres, seul le meurtre peut expliquer tous les faits.


Or, ces faits sont difficiles à établir.


Le 9 juillet précédent, la jeune Theresa a
participé à une excursion festive sur le «Majestic», un vapeur commandé par le capitaine Ben Naylor de Noyan et qui, à l’époque, assurait notamment la liaison Lacolle-Île-aux-Noix (40¢ aller-retour).


Ce jour-là, la fanfare de Saint-Jean était à bord et tous étaient invités à consommer et à danser.


Que s’est-il passé sur ce bateau ? 


Certains prétendent que Mlle Macdonald y aurait été insultée et gravement brutalisée.


D’autres affirment qu’elle avait confié à quelques uns ses envies de suicide.


D’autres encore n’ont rien remarqué.


Mais les journaux soulèvent tellement l’opinion publique que le procureur général ordonne au coroner d’ouvrir une enquête.


Une équipe est constituée, le cadavre est exhumé du cimetière, une autopsie est pratiquée et l’on arrive à la conclusion que Mlle Macdonald est morte noyée...


Nul n’ose trancher entre le suicide et le meurtre et, finalement, nul de ceux que les journaux avaient désignés comme assassins possibles n’est inquiété.


Entre la paix des âmes et un procès retentissant et peut-être sans issue, le coroner et son équipe ont décidé de ne rien décider du tout.


Mais, en dépit de cette tentative soporifique, les choses n’en restent pas là.


Le capitaine Naylor n’aime pas du tout qu’on ait sali son entreprise en laissant entendre que des désordres graves étaient tolérés à son bord.


Récusant cette insinuation, il se permet à son tour de graves accusations.


À son avis, toutes ces calomnies ont été suscitées par «certains chemins de fer» à qui il enlève la clientèle de passagers et de marchandises.

Nous serions en présence d’une manipulation sans scrupule de la population.


Dire que certains croient que ce genre de coup bas est d’invention récente…

mardi 11 juillet 2017

LES SOEURS EN LIESSE...



Ce début de juillet 1907 est très pluvieux, mais les Sœurs de Sainte-Anne ne se laissent pas impressionner pour autant.
 
Esther Blondin, fondatrice de la communauté en 1850
C’est qu’elles fêtent le cinquantième anniversaire de leur couvent de Saint-Cyprien-de-Napierville.

En fait ces sœurs, totalement vouées à l’amélioration de la qualité de l’enseignement, se sont établies dans la paroisse en 1853.

Ce qu’elles célèbrent en 1907, c’est le cinquantenaire de la prise de vœux des premières novices formées là.

Ce qu’elles célèbrent surtout c’est que 150 de leurs élèves sont elles-mêmes devenues sœurs de Sainte-Anne et que 20 d’entre elles sont parties en missions étrangères.

C’était l’époque où le Québec essaimait sa culture dans le monde.

Le couvent pourra ensuite même marquer son centenaire, en 1953, mais bientôt la révolution tranquille et la reprise en main de l’éducation par l’État entraîneront son déclin.

Faute de clientèle, le couvent fermera ses portes définitivement en 1970 et le bâtiment lui-même sera vendu en 1998.


Il est devenu un havre pour personnes âgées.

mardi 4 juillet 2017

CONFÉDÉRATION BLEUE




Comme chacun le sait, la confédération canadienne imposée au Québec était le bébé du parti conservateur.
MacDonald, tel qu'on le voyait.

John A. Macdonald, ivrogne notoire, l’avait conçue pour parfaire le rapport Durham et faire disparaître les Canadiens-Français comme peuple distinct.

Georges-Étienne Cartier et Hector Langevin, ministres préposés au « patronage », ont bassement appuyé ces manœuvres en préférant protéger leur portefeuille plutôt que l’avenir des leurs.

Ce qui est frappant c’est que notre région aura combattu ces manigances jusqu’à la fin.


Dès les premières élections générales tenues au Québec après l’entrée en vigueur de la nouvelle constitution, la quasi-totalité des comtés de la région ont voté « Rouge », c’est-à-dire contre la confédération.

En cette période anniversaire, il importe de se souvenir du jugement que nos ancêtres ont porté contre le machiavélisme bleu…
Caricature d'époque