mardi 23 mai 2017

FORT DANGEREUSE MÉPRISE ANGLAISE



Un citoyen de chez nous a bien failli être pendu en Angleterre en raison de l’incurie de la police britannique.

Le Franco-canadien du  24 mai 1867 nous raconte son équipée.

Le pauvre – dont l’identité n’a pas été révélée – rentrait d’un voyage en Allemagne via Liverpool, où il devait s’embarquer sur un transatlantique.

À peine arrivé dans le port que des constables – comme on les appelle là-bas – lui mettent la main au collet en l’accusant d’être un chef fénien très recherché.

À preuve, on a une photo du Capitaine Maurice, un des chefs féniens, et le pauvre Canadien français lui ressemble fort.

De plus, on a trouvé dans sa malle – ouverte avec quel mandat ?  On ne sait pas – une lettre adressée au Capitaine Maurice, preuve de plus de sa culpabilité.

La sanction de tout cela est la peine capitale, qui devrait être exécutée sous peu.
Les Féniens sont en effet des Irlandais fatigués de l’occupation militaire anglaise de leur pays et qui lui ont déclaré une guerre à finir.
Ses chefs sont donc activement recherchés et sévèrement punis en cas de capture.
Heureusement pour notre héros, il connaît nombre de personnages honorables en Angleterre et ceux-ci interviennent rapidement en sa faveur.
Ils expliquent qu’une simple ressemblance sur photo ne prouve absolument rien.
Quant à la lettre au Capitaine Maurice, il s’agit d’une plaisanterie.
Notre bonhomme a en effet incarné le Capitaine Maurice dans
la pièce l’Invitation à la valse d’Alexandre Dumas lors de son séjour allemand et depuis ce temps ses amis ne l’appellent plus que Capitaine Maurice, d’où la méprise.
Grâce à ces explications, les constables voient enfin la lumière et libèrent notre homme, lequel n’a rien eu de plus pressé que de quitter – peut-être définitivement – cette Angleterre si dangereuse.
   
Port de Liverpool.