Un citoyen de chez
nous a bien failli être pendu en Angleterre en raison de l’incurie de la police
britannique.
Le Franco-canadien du 24 mai 1867 nous raconte son équipée.
Le pauvre – dont l’identité
n’a pas été révélée – rentrait d’un voyage en Allemagne via Liverpool, où il
devait s’embarquer sur un transatlantique.
À peine arrivé dans le
port que des constables – comme on les appelle là-bas – lui mettent la main au
collet en l’accusant d’être un chef fénien très recherché.
À preuve, on a une
photo du Capitaine Maurice, un des chefs féniens, et le pauvre Canadien
français lui ressemble fort.
De plus, on a trouvé
dans sa malle – ouverte avec quel mandat ? On ne sait pas – une lettre adressée au
Capitaine Maurice, preuve de plus de sa culpabilité.
La sanction de tout
cela est la peine capitale, qui devrait être exécutée sous peu.
Les Féniens sont en
effet des Irlandais fatigués de l’occupation militaire anglaise de leur pays et
qui lui ont déclaré une guerre à finir.
Ses chefs sont donc
activement recherchés et sévèrement punis en cas de capture.
Heureusement pour
notre héros, il connaît nombre de personnages honorables en Angleterre et
ceux-ci interviennent rapidement en sa faveur.
Ils expliquent qu’une
simple ressemblance sur photo ne prouve absolument rien.
Quant à la lettre au
Capitaine Maurice, il s’agit d’une plaisanterie.
Notre bonhomme a en
effet incarné le Capitaine Maurice dans
la pièce l’Invitation à la valse d’Alexandre Dumas lors de son séjour allemand et depuis ce temps ses amis ne l’appellent plus que Capitaine Maurice, d’où la méprise.
la pièce l’Invitation à la valse d’Alexandre Dumas lors de son séjour allemand et depuis ce temps ses amis ne l’appellent plus que Capitaine Maurice, d’où la méprise.
Grâce à ces
explications, les constables voient enfin la lumière et libèrent notre homme,
lequel n’a rien eu de plus pressé que de quitter – peut-être définitivement –
cette Angleterre si dangereuse.