Au début des années 1820, l’arrière-grand-mère
de Maurice Duplessis, Marie-Flavie Raymond[*]
fondait le village de Saint-Jacques-le-Mineur et entreprenait d’y attirer des villageois
en provenance essentiellement de Laprairie.
présente et l’archevêque de Québec, Mgr Joseph Signay érige canoniquement la paroisse le 26 novembre 1834 en détachant des parties des paroisses voisines de Saint-Philippe, L’Acadie et Saint-Cyprien.
Mais si cette procédure cléricale
se déroula à peu près sans anicroche, il en fut tout autrement pour l’érection
civile de la municipalité.
La plupart des acheteurs de lots
n'étaient venus s’installer là que parce que la seigneuresse Raymond n’imposait
aucune autre règle que celle de construire une maison, de clôturer les terrains
et de payer les redevances prévues au contrat de vente.
L’érection civile menaçait de ruiner
cette charmante anarchie et mener directement à l’adoption de règlements de même
qu’au prélèvement d’impôts pour financer la construction d’équipements
collectifs…
Or, encore plus que de nos jours,
les impôts sont très mal vus à cette époque et combattus avec la dernière
énergie.
Un fort groupe de citoyens s’oppose
fermement à l’érection civile et ne doit s’avouer vaincu qu’en 1840.
Ce n’est que cette année-là, 6
ans après la naissance officielle de la paroisse, que le premier curé, François-Magloire
Turcot (1840-41), pourra faire construire son église.
Auparavant, les prêtres
desservants devaient se contenter d’une petite chapelle provisoire pour
procéder aux divers offices du culte.
La querelle autour du clocher (en
fait la première église en aura deux) venait de prendre fin.
(1) Première église de Saint-Jacques. Source : Le diocèse de Montréal à la fin du dix-neuvième siècle,
disponible en ligne à archive.org.