mardi 12 décembre 2017

À BIDDEFORD, MAINE, UN DES NÔTRES...






À la fin du 19e siècle, s’est installé à Biddeford, sur la Saco, dans le Maine, pas très loin de Old Orchard, un journaliste de choc bien de chez nous.


Alfred Bonneau, un Johannais né en 1862, formé au droit et à la comptabilité, s’est trouvé si dégoûté de la Confédération canadienne et de ses volontés ethnocides contre les Canadiens-français qu’il décide, en 1889, d’émigrer dans le Maine aux États-Unis.


Là, il s’intègre rapidement aux milieux canadiens-français influents et durant 4 ans, de 1889 à 1893, il se fait journaliste au journal L’Étoile, de Lowell.


Ceci lui permet de mieux saisir encore le sort tout à fait inacceptable imposé aux siens et le pousse à s’impliquer dans divers organismes voués à la « survivance » de notre peuple.


En 1893, il accepte la direction de L’Observateur de Biddeford où il peut lancer toute la dureté de sa plume contre les Anglo-saxons qui dominent le continent.


Pour lui, «cette race, issue de criminels, d’indigents et de prostituées ne s’est enrichie que par le viol, la spoliation, le massacre, la traite des esclaves, la vente du rhum aux Indiens et la contrebande.»  

Rien ne peut vraiment la racheter.


Ces volées de bois vert lui valent évidemment de nombreux applaudissements dans les milieux qui comptent et lui permettent notamment d’obtenir la main d’Anna Tétrault, fille de Narcisse Tétrault, boulanger, pâtissier et influent homme d’affaires du lieu.

Tiré de «Le guide français de la Nouvelle-Angleterre»



Solidement en selle désormais, il fonde La Justice qu’il dirigera jusqu’à sa mort en 1920 et dont il fera à la fois un organe de diffusion culturelle canadienne-française, de lutte pour la « survivance» et de combat contre la bâtardise des anglo-protestants étatsuniens de même que contre les évêques irlandais tous tournés vers la disparition pure et simple du fait français.



Alfred Bonneau mènera ces combats jusqu’à sa mort en 1920, ayant notamment milité dans la commission scolaire, à l’assistance publique, au Conseil Chagnon de l’Union Saint-Jean-Baptiste d’Amérique, à la Société historique franco-américaine ainsi qu’à la Société Saint-Jean-Baptiste de Bienfaisance et des Artisans.


La réputation de M. Bonneau s’étendait évidemment jusqu’au Québec et le Canada Français n’a notamment pas manqué de souligner, le jeudi 14 décembre 1893, sa prise en main de L’Observateur.