mardi 30 janvier 2018

VARIOLE OU VARICELLE ?




L’heure est grave à Saint-Jean et Iberville, en ce début d’année 1913.

Une épidémie de nature mal définie, mais qui semble très contagieuse, sévit dans la région.
Pustules de varicelle.  Source : Wikipédia


Parfois on parle de variole et parfois de picote (qui désigne en fait la varicelle).

Mais la situation semble assez alarmante pour justifier des mesures énergiques.

Ainsi, la compagnie Singer a imposé la vaccination obligatoire à tous ses employés.

Par ailleurs, à une réunion du Conseil municipal spécialement convoquée par le maire A. F. Gervais, il a été décidé de décréter la vaccination obligatoire pour tous les citoyens.

Mais, devant l’impopularité prévisible de cette mesure, l’entrée en vigueur du règlement est suspendue :  le règlement ne s’appliquera que si la situation empire gravement…

En attendant, le service municipal d’hygiène, dirigé par le docteur N. A. Sabourin, qui est également échevin, prend l’initiative d’isoler les familles atteintes et de placarder leurs maisons.

Rapidement, la situation est maîtrisée.  On note encore quelques sursauts, mais dès le mois de février on considère que l’épidémie est terminée.

Et, pour faire bonne mesure, on ne manque pas de signaler que cette flambée a été provoquée par l’arrivée à Saint-Jean de quelqu’un venant de Montréal….

mardi 23 janvier 2018

LE TÉLÉPHONE À CADRAN ARRIVE..



Ça y est !  La modernité arrive ! 
 
                Vue actuelle.   Source : Google maps
Nous sommes en 1938 et la compagnie de téléphone Bell annonce son intention de construire un nouvel immeuble de deux étages, rue Saint-Jacques entre les rues Jacques-Cartier nord et Champlain, afin de pouvoir offrir à sa clientèle le fameux téléphone à cadran, dernier cri des techniques de télécommunications. 

Jusque là, il fallait communiquer avec une téléphoniste à qui il
fallait confier l’adresse de la personne à rejoindre, attendre qu’elle établisse manuellement la communication puis parler à son correspondant en étant assuré que, fort probablement, des oreilles indiscrètes étaient à l’écoute. 

Dorénavant, grâce aux prodiges des ingénieurs, il sera possible de composer soi-même le numéro des personnes que l’on souhaite rejoindre, ce qui représentera un gain de temps et de confidentialité.

Les connexions naguère réalisées par les téléphonistes seront dès lors commandées par impulsions électriques envoyées automatiquement au central au fur et à mesure de la composition du numéro du poste souhaité.

Le nouvel immeuble abritera également tout l’équipement nécessaire pour réaliser les connexions interurbaines.

Selon les calculs de la compagnie, l’instrumentation installée sera plus que suffisante pour répondre à toute la demande de Saint-Jean et des environs.

mardi 16 janvier 2018

LE CERVEAU DE SAINT-BLAISE...




Notre cerveau est considéré comme le système le plus compliqué de tout l’Univers connu.
 
Sophie CARON (1)
C’est peu de dire que son mode de fonctionnement est fort loin d’être compris, mais la Blaisoise Sophie Caron a entrepris d’insérer un peu de clarté en ces domaines.

Elle cherche notamment à comprendre comment le cerveau met de l’ordre dans toutes les perceptions qu’il reçoit sous forme de lumière, de son, de chaleur ou de produits chimiques comme les odeurs par exemple.

Autrement dit, comment le cerveau arrive-t-il à se faire une représentation cohérente du monde extérieur à partir de données si minimes ?

Bien que ce sujet semble à première vue impénétrable, il attire l’attention et, en 2013, elle a été finaliste au célébrissime Prix international Eppendorf de neurobiologie alors qu’elle était post-doctorante à l’Université Columbia, de New York.

Depuis, elle enseigne la biologie à l’Université de l’Utah tout en poursuivant ses recherches sur le fonctionnement du cerveau.

Notre région, qui a déjà fourni d’illustres savants ou artistes, s’ajoute ainsi une nouvelle étoile.
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(1) SOURCE :  http://www.bioscience.utah.edu/faculty/caron/


mardi 9 janvier 2018

LA MONTAGNE À ROMÉO COUPÉE À BLANC ?


Source : wikimini


Dans le bon vieux temps, comme on dit, la colline qui se dresse en bordure du rang Saint-André dans le sud du territoire de Saint-Bernard-de-Lacolle servait de pacage communautaire pour les éleveurs des environs et c’était un spectacle apprécié de voir les jeunes enfants des fermiers se transformer en bergers pour y mener ou en ramener les bêtes.

Délaissée ensuite durant quelques années, cette colline qu’on continue d’appeler familièrement la Montagne à Roméo (du nom de son ancien propriétaire Roméo Guay) est revenue brutalement dans l’actualité locale lorsqu’elle a été achetée par un promoteur qui prévoyait la raser à blanc.

Vue l’émotion générale suscitée par ce projet, le maire René Dupuis et son conseil décident, en 1986, d’acheter le site dans une perspective récréo-écologique.

Divers aménagements y sont entrepris dont le tracé de pistes de ski et de sentiers pédestres, creusage d’un étang servant de patinoire l’hiver, installation d’un camp scout etc.

Vue aérienne partielle du parc - Source :  Google
L’initiative est très appréciée et les projets vont bon train, mais le nouveau conseil dirigé par le maire André Garceau s’inquiète.

Le parc est situé en zone agricole.  La Commission de protection du territoire agricole a permis son utilisation à des fins autres qu’agricoles, mais de l'avis du conseil cette autorisation ne protège pas vraiment contre les appétits des promoteurs ni contre les nouvelles orientations éventuelles des futurs élus de la municipalité.

D’où l’idée se soumettre, en 1994, un projet de loi privé visant à assurer la pérennité du parc.

Il est très bien accueilli tant par le parti libéral au pouvoir (pour quelques mois encore) que le parti québécois et son adoption ne soulève aucune objection.

C’est ainsi que le 17 juin 1994 entre en vigueur la Loi concernant l'établissement du parc municipal de Saint-Bernard-de-Lacolle, loi qui institue la montagne à Roméo « parc municipal de la Municipalité de Saint-Bernard-de-Lacolle », ce qui le soustrait à l’emprise de la CPTAQ et lui assure la permanence.

Depuis, des aménagements supplémentaires ont été réalisés et le parc ne cesse d’augmenter ses attraits.